Marchés du Mans
En marchant dans le marché.
Tous les dimanches, je pars de bon matin dans le coeur de la ville, dans son côté jardin, côté jour.
C'est le jour du marché à Pontlieue ou à la Place des Jacobins. Je n'ai pas de préférence, c'est en fonction de l'humeur.
Je viens chercher la couleur du jour, prendre la température, trouver l'inspiration de l'instant. Que vais-je offrir à mes ouailles pour ce jour dominical.
Tel un peintre, je vais choisir mes couleurs, tel un parfumeur, je vais sélectionner les essences, les images se transforment dans ma tête, je voyage
j'imagine tous ces fruits et légumes, ces poissons, ces volailles, ce lait, ces oeufs, ces fleurs, je vois toute leur petite vie jusqu'à dans mes yeux. Un film de la vie dans les marchés.
Puis, je continu à voir plus loin, en passant par mes mains.
je vois l'entrée, les suites et le dessert. Je vais tout composer, ce sera la fête des yeux, du nez et de la bouche. Le marché, c'est mon entrée dans la matière. La matière première, la fraîcheur, l'inspirateur.
Oui, tout commence le dimanche matin, J'aime bien me retrouver dans le fourneau. Un peu toqué avec ma toque, je me table d'un tablier d'écolier, Je reste un grand enfant. Rien n'est sérieux, tout est plaisir. Mes pâtons sont prêts. Je prépare mes baguettes, le pain de campagne aussi. Je sors mes yaourts, tout est maison. Ce n'est pas toujours dimanche. Je commence dès le samedi soir, après jeux et histoires avec les enfants. Ils m'apportent leur grain de sel, la main à la pâte, comme on dit, lorsqu'ils le veulent bien, mais ils aiment bien. J'ai appris la cuisine en regardant ma grand-mère, mes tantes, et maman lorsqu'elle pouvait faire. Sa maladie, sa saleté de maladie la rendait infirme. Alors, j'ai dit à maman, c'est moi qui fera la cuisine. Dès 12 ans, je réalisais des plats plus compliqués, plus élaborés. Je faisais les courses avec manu , le fréro.
J'étais déjà, dans l'action, j'étais déjà pointilleux sur la qualité et les prix des produits . Je n'ai pas changé. Je ne suis pas aussi rouspéteur que jean-Pierre Coffe, chacun est libre d'acheter, de manger. Pour moi, la qualité est indispensable. Cela a un prix parfois. Depuis, que j'ai un potager, je produit d'une façon naturelle. Je recycle tout, j'ai un composteur pour enrichir ma terre. Je n'utilise jamais de produits chimiques, ni de pesticides. Donc, ma production est assez moyenne, mais correcte.
JJe ne fais pas tout dans mon jardin, alors j'ai besoin de compléter en allant aux marchés de la ville.
J'aime aussi me retrouver dans cette atmosphère, surtout le dimanche
Les cloches des églises, de la cathédrale marquent l'heure des fidèles, ils sont endimanchés, c'est la fête. Le marché bat son plein, les paniers sont presque plein. On se salue, avec un sourire, un mot de bonne humeur, le soleil sort de l'ombre, le ciel reste toujours capricieux.
Je flâne encore, que me reste-t'il au fond des poches, un billet doux, ou de la monnaie pour casser cette tire-lire.
Un chanteur du dimanche s'accorde, s'attarde encore sur quelques notes.
Les oiseaux chantent bien plus fort, ils n'attendent plus les miettes, le marché n'est pas fini. Et le soleil est monté encore plus haut.
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